slow design
Mise au point d'une série d'interventions minimales mais signifiantes, découpes logo ou apposition d'adhésif, pour détourner au plus vraisemblable, les flacons ménagers en camions. Selon leur forme, leur couleur... et le regard posé sur eux. Les Camions-bidons sont ensuite mis en scène et photographiés dans un univers crédible afin de valider la vraisemblance de leur détournement. Pour montrer que l'objet a plusieurs façons d'exister... ou qu'il n'existe pas vraiment, bidon, camion, camion-bidon, qu'il n'est qu'une brique de lego interchangeable et n'a de réalité intéressante que lorsque nous lui donnons une fonction, affective, pratique ou esthétique... Alors arrêtons d'en fabriquer trop, avant qu'ils ne submergent notre planète. (slow-design).
Pour toucher à l'essentiel, le moins fait le plus. Les Camions bidons, - travail qui transforme les flacons ménagers en camions divers, pizza, ambulance, mariage, d'aéroport, pompier ou voiture de la poste, etc... selon leur forme, leur couleur, - vont devenir les arguments de l'intervention minimale. Car comment un bidon devient un camion bidon ? En le concevant comme un picto, c'est-à-dire une images/concept, à voir en relief. Léger, le geste se manifeste par un simple rajout de logo, de bandes d'adhésif, un mot, un accessoire bien choisi, un autre bout de plastique. Comme ce "moins" est parfaitement signifiant, il est alors suffisant. Le camion bidon n'a pas besoin de plus. Il se fait comprendre instantanément.
Paradoxalement, ce travail d'une grande finesse conceptuelle demande trois fois rien pour être réalisé. Et donne raison à la formule du "less is more". L'imaginaire des camions bidons est en roue libre... et fait des haltes dans de nombreuses expositions. Ne voir aucune provocation dans leur apparition "chez Colette" (Paris) où se côtoient les emballages les plus domestiques qui soient (ceux rangés dans les placards des produits d'entretien) et les produits luxe de ce concept store chic et branché, en quête d'originalité. D'ailleurs, la scénographie ne manque pas d'humour, puisque c'est d'un placard, précisément, que s'échappent les camions bidons, bien trop à l'étroit dans ce réduit sous évier. Marie Gayet
Série des quatre photos primées par le FIIE, exposées à Bercy puis projetées dans le cadre d'une exposition collective à la Heart Galerie (Paris), avant de rejoindre une exposition collective au festival Voies Off des Rencontres d'Arles, 2008.
Slow-design: The work of Martine Camillieri is a continuation of small experiments intended to enliven everyday life, also an ecological approach : the idea being to propose a second life or to multiply the usages of common consumer objects through recycling, or changing their use, so as to, in the end, limit their quantity on the planet. The intervention is minuscule: to look at, change, gather, pile up or turn over the objects close to us, to temporarily obtain from them new ones which will be more useful at a given moment in time. For me the object in itself doesn't exist, it's nothing but an endlessly interchangeable Lego brick, it is only important when we look at it. Let's stop always wanting more, making too many or importing so many: one day all these goods will overwhelm us. After the factories which produce them, the warehouses that stock them, the shops that sell them, discount shops in the suburbs… we have arrived at whole cities which are totally dedicated to them!
Expositions personnelles : Bibliothèque, Malakoff - Olivier Richard (2007) / vitrine Colette (2007) / L'Épure - Sabine Bucquet (2008) / Maison des Arts de Malakoff - Aude Cartier (2007) / St Cosme en Varais - Frédérique Petit-Charry (2010)
Expositions collectives : FIIE - Delphine Gamblin (2008) / Heart Galerie, Arles (2008) / Joyriding, Amsterdam (2008) / Progetto UMUL (Use More, Use Less), Fabrica del Vapore, Milan (2009)